Voici une réponse mais beaucoup plus complète, au moins quelqu'un du ministère de la faune c'est intéressé au sujet.
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Bonjour Monsieur Fréjeau,
nous vous remercions de l'intérêt que vous portez aux poissons de nos eaux. Nous avons regardé les photos de poissons provenant de la rivière des Mille-Îles. Elles ont également été transférées au Centre de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe pour un avis d'expert.
La perchaude est atteinte par un infection de l'oeil, peut être due à des moisissures occupant la loge de l'oeil. Cela peut également être un réaction à une blessure.
Les barbottes souffrent d'importantes lésions probablement dues à une infection. Cette infection peut être due à la présence de contaminants dans les sédiments, là où la barbotte se nourrit.
La rivière des Mille-Îles est contaminée car les nombreux égouts municipaux qui s'y rejettent. La présence de polluants créent des conditions qui réduisent la capacité des poissons à résister aux maladies, on y rencontre plus souvent des poissons malades que dans des conditions de bonne qualité des eaux.
La chair de ces poissons de la rivière des Mille-Îles est toujours considérée comestible mais on doit s'assurer que la cuisson est complète. Des poissons dont l'apparence est douteuse ne devraient pas être consommés. Il faut également se laver les mains après avoir été en contact avec les viscères du poisson et même avec les eaux de la rivière avant de manger son sandwich par exemple.
Vous trouverez ci-après l'avis de la faculté de médecine vétérinaire de l'université de Montréal à partir des photos que vous avez soumises.
En souhaitant le tout à votre satisfaction,
Pierre Bilodeau, Biologiste, Chef d'équipe
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune
Direction de l'aménagement de la faune de Montréal, de Laval et de la Montérégie
201, Place Charles-Le Moyne, 4,05
Longueuil (Québec)
J4K 2T5
Tél.: 450 928-7607, poste 270
Fax: 450 928-7541
Cellulaire: 514 973-8843
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Ce message est confidentiel et ne s’adresse qu’au destinataire. S’il vous a été transmis par mégarde, veuillez le détruire et m’en aviser aussitôt. Merci et bonne journée !
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Bonjour,
J’espère que tu vas bien. Concernant les spécimens, vous devez réaliser que je suis limité par le fait de devoir émettre un avis en me basant seulement sur une photographie, encore plus s’il s’agit de dire si le poisson peut-être consommé ou non. Donc :
La barbotte présente de l’œdème (enflure) des tissus mous, i.e. des nageoires avec présence de zones hémorragiques. Il semble aussi y avoir de petites hémorragies en tête d’épingle ailleurs sur la peau. L’abdomen semble anormalement gros pour ce jeune poisson. Ceci pourrait également signifier que du liquide d’ascite est présent dans la cavité coelomique. Je ne suis pas certain de ce que M. Frégeau veut dire par tumeurs douteuses. Parlait-il des nageoires? La cause la plus probable de l’œdème cutané et des hémorragies serait une infection bactérienne ou virale. L’identification plus précise d’un agent spécifique aurait nécessité la soumission du poisson. Il est possible que l’abdomen semble plus gros à cause de la présence d’une masse à l’intérieur,
Pour la perchaude, on observe un matériel blanchâtre, filamenteux et qui semble friable. Une première possibilité serait la présence de fibrine (matériel coagulé qui s’accumule sur une plaie à vif pour la protéger et favoriser la guérison). S’agissait-il d’une blessure focale? Est-ce qu’il y avait des amas de ce matériel ailleurs sur la peau? Si oui, peut-être s’agit-il également d’un processus infectieux, sinon une lésion localisée pourrait suggérer un trauma (agression interespèce, trauma d’origine humaine, etc). Une autre possibilité serait l’accumulation d’un tapis d’hyphes fongiques au site d’une lésion cutanée mais l’aspect serait habituellement un peu différent.
Pour la salubrité de ces poissons, je m’abstiendrais toujours de les consommer lorsqu’il y a présence de lésions inhabituelles ou douteuses et chercherait à obtenir de l’expertise afin de faire préciser la nature de ces changements. Et je m’inquièterais tout autant des niveaux de contaminants dans ces poissons que de la présence d’autres changements. En espérant que ces quelques explications furent utiles. Bonne fin de Journée,
André
André D. Dallaire, DVM, MSc, DACVP
CQSAS
Département de pathologie et microbiologie
Faculté de médecine vétérinaire
Université de Montréal
3200 Sicotte, C.P. 5000
Saint-Hyacinthe, Québec
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